Un mot qui séduit

par Louise Wilson MW

 

Parmi les vins de classe mondiale tels que le cabernet sauvignon de Coonawarra, le sémillon de la Hunter Valley, le riesling de l’Eden Valley et le muscat de Rutherglen, qu’y a-t-il dans le cépage phare de l’Australie, le shiraz, qui nous fait lever notre verre ?

 

Pour plusieurs, c’est la générosité du shiraz avec ses teintes violettes profondes, ses arômes séduisants et ses saveurs de fruits bleus, rouges et noirs. Selon l’endroit où la vigne est cultivée, son profil peut également révéler des notes de bacon savoureux ou la sensation épicée du poivre noir. Dans le sud de la France, où le cultivar est connu sous le nom de syrah, les vins tendent à être plus épicés, tandis que la version australienne est résolument plus fruitée.

 

Dans les nombreuses régions viticoles d’Australie, le shiraz nous séduit par la diversité de ses styles. Dans la région de Barossa Valley, les vins à base de shiraz sont riches et puissants, souvent assemblés avec du cabernet sauvignon ou du grenache et du mataro, tirant profit de leurs caractéristiques complémentaires. Dans le climat plus frais de la région voisine, Eden Valley, les notes de poivre et d’herbe se révèlent au milieu de l’élégant fruit noir. Dans la Hunter Valley, le shiraz est relativement épicé et offre des arômes et des saveurs de fruits rouges, tandis que des notes de moka et de bleuets caractérisent les vins de McLaren Vale.

 

Ce cépage polyvalent peut être vinifié en un vin facile à boire d’un bon rapport qualité-prix avec des tanins accessibles et un fruit agréable, ce qui en fait un vin idéal pour tous. En revanche, le shiraz peut servir à élaborer un vin digne d’être conservé, complexe et bien structuré qui ne révèle son véritable potentiel qu’après des années de garde. L’un des outils dont dispose le vigneron est l’affinité de ce cépage pour le chêne. Un séjour prolongé en fûts de chêne américain ou français neufs rehausse le fruit avec des notes de noix de coco, de vanille et d’épices.

 

Le shiraz nous séduit encore davantage par ses capacités d’accord avec les aliments. Les vins plus légers peuvent être dégustés seuls. Les vins juteux et fruités accompagnent parfaitement la pizza au pepperoni du mardi soir ou les grillades au barbecue de la fin de semaine. Dans sa version plus robuste, les saveurs chaleureuses, la touche d’épices et l’effet corsé du shiraz sont un merveilleux complément pour les viandes braisées ou un ragoût copieux, tandis que les vins plus tanniques peuvent mettre en valeur les morceaux de bœuf les plus fins.

 

Pour ma part, le shiraz revêt une importance particulière dans mon parcours de découverte des vins. En effet, c’est grâce à un shiraz australien que j’ai perçu pour la première fois un arôme autre que celui du « vin » et décelé une note distinctive de mûre. Ce moment de révélation est toujours gravé dans ma mémoire. Plusieurs années et de nombreuses bouteilles plus tard, le seul mot shiraz réussit toujours aussi bien à capter mon attention.

 


Louise Wilson MW  vit dans la région du Niagara et est l’une des dix personnes à détenir le titre Masters of Wine résidant au Canada. Elle a travaillé dans plusieurs domaines différents, notamment l’exportation, le commerce de détail, l’hôtellerie et l’éducation.