Sur la route de Bordeaux

Récit de Neil Miller, membre Opimian

En parcourant les pages de la présente offre Cellier d’Opimian consacrée aux régions de Bordeaux, Bergerac, Beaujolais et à l’Australie (C268), les souvenirs du voyage que ma femme Susan et moi avons fait en France à l’automne 2017 nous reviennent en tête. Nous avions loué un gîte dans un vignoble à Bordeaux et avions eu l’occasion de visiter trois fournisseurs Opimian. Nous avions organisé ces visites avant notre départ avec l’aide d’Opimian.

Notre première visite fut au Château Dauphiné Rondillon, le château d’origine propriété de Vignobles Darriet. À notre arrivée, nous avons rencontré notre contact, Amy, qui nous a raconté brièvement l’histoire du site. La famille Darriet produit du vin depuis plus de 200 ans. Elle possède aujourd’hui six châteaux à Bordeaux, dont celui de Loupiac. Les vignobles sont actuellement exploités par Jean-Christophe Darriet et sa sœur Sandrine, huitième génération à prendre la relève.

Notre visite a débuté dans le vignoble, où l’on nous a expliqué que seuls les raisins Sémillon étaient cultivés pour la production de vins doux. Les vignes centenaires sont assez vieilles selon les standards actuels, mais elles ont été soigneusement entretenues, la famille les considérant comme faisant partie de son histoire. Plusieurs poiriers centenaires que l’on retrouve çà et là sur le vignoble sont, pour la même raison, très précieux et entretenus avec soin. Afin d’éviter que la machinerie n’endommage les arbres ou les vignes, le vignoble a toujours été vendangé à la main.

 

Un des éléments clés de la production de vins doux est la culture de la moisissure, botrytis (pourriture noble), qui provoque une perte d’humidité et un dessèchement des raisins et entraîne une plus forte concentration de sucre. Trois conditions sont nécessaires au développement du botrytis : le vent, le brouillard et le soleil. Certaines années, si les conditions idéales ne sont pas au rendez-vous, la moisissure ne se développe pas et le vignoble est incapable de produire son vin doux.

Notre visite s’est poursuivie dans la salle des fûts et dans la salle adjacente qui abritait un pressoir centenaire, toujours utilisé pour leurs vins de la plus haute qualité, ainsi que par la visite d’un petit musée. À la fin de notre visite, nous avons eu droit à une dégustation de sept vins Darriet différents, dont deux millésimes du Château Dauphiné Rondillon. Tous les vins que nous avons dégustés étaient excellents et j’aurais du mal à choisir mon préféré.

Dans l’actuel Cellier, je crois que le sémillon Clos du Château de Cadillac (lot 1364) s’apparente beaucoup au Château Dauphiné Rondillon auquel nous avons goûté. Si vous voulez un bon vin de dessert, vous ne pouvez pas vous tromper avec celui-ci. Le sauvignon blanc Château De Rouquette était également sublime (lot 1361). Si je ne devais choisir qu’un seul des vins rouges, je choisirais probablement, bien que difficilement, le cabernet sauvignon Clos du Château de Cadillac (lot 1365) comme étant une valeur sûre pour un vin très savoureux. Si vous préférez un vin plus corsé, le Château Moutin Rouge (lot 1367) est excellent.

Après notre visite, nous nous sommes dirigés vers la belle petite ville de Cadillac pour le dîner et pour visiter un peu.

CLOS DU CHÂTEAU DE CADILLAC, SEMILLON, AOC, CADILLAC, 2014 - LOT 1364

CHÂTEAU DE ROUQUETTE, AOC BORDEAUX, BLANC, CUVÉE DU PAVILLON, 2018 - LOT 1361

CLOS DU CHÂTEAU DE CADILLAC, MERLOT CABERNET SAUVIGNON, AOC CADILLAC CÔTES DE BORDEAUX, 2015 - LOT 1365

CHÂTEAU MOUTIN, ROUGE, AOC GRAVES, 2012 - LOT 1367

Le lendemain, nous avons visité le Château Daugay, où nous avons rencontré Jean-Bernard Grenier. M. Grenier nous a dit que le vignoble appartient à son épouse, Hélène Grenié de Bouard, qui l’avait eu de ses parents. La magnifique maison au cœur de la propriété a plus 200 ans et date de l’époque de Napoléon.

Notre hôte nous a guidés de la maison jusqu’au vignoble, où nous avons goûté à quelques raisins de Merlot. Bien qu’ils étaient très sucrés, M. Grenier nous a expliqué qu’ils n’étaient pas encore prêts pour la cueillette. La maturité des raisins est régulièrement testée. M. Grenier fait son propre test pour déterminer le moment parfait pour entreprendre les vendanges. Les raisins sont prêts lorsque les graines craquent quand vous mordez dedans. C’est seulement à ce moment qu’ils sont prêts.

Une fois récoltés, les raisins sont amenés à la cave de vinification, située juste derrière la maison, où ils sont égrappés, triés et envoyés dans une machine Mistral, qui souffle les morceaux de tiges et de feuilles restants, avant d’aller au tri final. Le vin est fermenté dans des cuves en acier thermorégulées, puis vieilli en fûts de chêne.

Nous avons eu une expérience très intéressante en dégustant le Château Daugay 2015. Lorsque M. Grenier a ouvert la bouteille, le vin était très fruité avec un goût prononcé de mûre ou de cerise. Après l’avoir laissé respirer 15 à 20 minutes, il était fascinant de découvrir comment les saveurs s’épanouissaient et comment le vin s’adoucissait. Il est facile d’imaginer qu’avec encore quelques années de vieillissement en bouteille, ce vin sera exceptionnel.

Dans l’offre en cours, Jane Masters décrit le millésime 2016 (lot 1400) comme étant « l’un des meilleurs millésimes Château Daugay jamais produit ». Si l’on se fie à la qualité du millésime 2015, celui de 2016 doit être superbe!

Après cette visite, M. Grenier nous a recommandé de nous rendre à Saint-Émilion au Logis de la Cadène, où nous avons pris un excellent repas accompagné d’un verre du Château Daugay.

Le lendemain matin, un troisième vignoble nous attendait, soit le Clos Cantenac. Ce dernier appartient à Martin Krajewski qui collabore avec Opimian depuis bien longtemps. À notre arrivée, nous avons rencontré Catherine, la personne responsable de nous accueillir. Tout d’abord, Catherine nous a expliqué comment Martin, propriétaire du Clos Cantenac depuis 2007, a fait passer la superficie du vignoble de 1,6 à 6 hectares, et nous a aussi parlé de ses efforts pour moderniser les équipements ainsi que les bâtiments, tout en en ajoutant quelques nouveaux. Le résultat de ses efforts est un vignoble très moderne qui produit des vins de qualité supérieure. Les raisins sont tous vendangés à la main, et les vendanges étaient d’ailleurs en cours le jour de notre visite. Au milieu de la visite, nous avons rencontré Charlotte, la fille de Martin. Depuis plusieurs années, elle travaille dans l’industrie vinicole en Australie et en Nouvelle-Zélande, retournant en France chaque automne pour aider à la récolte. Elle nous disait vouloir rentrer en France pour de bon, afin d’aider aux opérations du Clos Cantenac et d’un autre vignoble que sa famille venait d’acquérir à Pomerol, le Château Séraphine.

Charlotte nous a expliqué que les raisins étaient sur le point d’arriver et nous a invités à rester pour observer le début du processus de vinification. Entre-temps, nous avons poursuivi notre visite. Martin s’est joint à nous avant que nous nous rendions à la salle de dégustation; nous avons donc eu la chance de visiter les lieux en sa compagnie.

La dégustation a débuté avec L’Exubérance Rosé. La bouteille elle-même est un travail d’art, de son fond creux jusqu’à son bouchon de liège. En fait, une bouteille vide que nous avons ramenée de France se trouve maintenant dans la fenêtre de notre cuisine!  Et le vin lui-même est tout simplement délicieux! Nous avons ensuite dégusté et comparé le Petit Cantenac et le Clos Cantenac. Le premier était un peu plus léger et fruité, tandis que le second était plus corsé et plus audacieux. Nous avons aimé les deux, même si, personnellement, j’ai préféré le Clos Cantenac, car j’apprécie un vin un peu plus robuste.

L’Exubérance Rosé, le Petit Cantenac et le Clos Cantenac font tous partie du présent Cellier (lots 1368, 1371 et 1374 respectivement).

De retour au vignoble, les raisins avaient commencé à arriver. Catherine et Charlotte nous ont expliqué les étapes du processus. Ces raisins devaient servir à la fabrication du rosé, il n’y avait donc qu’une seule table de tri. Normalement, pour un vin rouge, il y aurait eu une deuxième table de tri directement après l’étape d’égrappage. Ce jour-là, les raisins passaient de la table de tri directement à l’égrappoir, puis au pressoir. Le jus était pompé dans une cuve en acier inoxydable dans laquelle il refroidissait durant la nuit et commençait son processus de vinification. Pendant plusieurs années, nous avons visité de nombreux vignobles, mais c’était seulement la deuxième fois que nous pouvions assister à cette étape; ce fut un moment très excitant.

L'EXUBÉRANCE ROSÉ DU CLOS CANTENAC, AOC BORDEAUX ROSÉ, 2018 - LOT 1368-1369-1370

PETIT CANTENAC, AOC SAINT-ÉMILION GRAND CRU, 2017 - LOT 1371-1372-1373

CLOS CANTENAC, AOC SAINT-ÉMILION GRAND GRU, 2017 - LOT 1374-1375-1376

En retournant à notre gîte, nous nous sommes arrêtés au village voisin de Puisseguin pour dîner au Bistro de la Gare – un autre excellent restaurant!

Avec les visites de trois merveilleux vignobles, nous pouvons dire que notre semaine à Bordeaux a été parfaite. Et aujourd’hui, près de deux ans plus tard, nous aurons la chance de revoir Charlotte Krajewski lors de sa tournée pancanadienne. Nous attendons avec impatience le souper Opimian le 10 juillet prochain à Red Deer!

« Pour un résumé plus complet de nos voyages en France, rendez-vous sur mon blogue windaturback.com et cliquez sur Septembre 2017, Octobre 2017 et Novembre 2017 dans la section Archives située dans la colonne de droite (disponible seulement en anglais). »

À propos de Neil Miller

Né à Edmonton, en Alberta, Neil Miller a pris sa retraite en 2010 après deux ans d’enseignement et 33 ans de carrière dans le domaine des assurances. Ces dernières années, Neil a laissé libre cours à sa passion pour la photographie, se spécialisant dans la photo de paysages et de nature. Membre d’Opimian depuis 1981, Neil a été intronisé au Temple de la renommée Opimian en 2012. Neil et son épouse, Susan, passent leurs hivers en Californie du Sud et leurs étés à St-Albert, en Alberta. Suivez-les et partagez leurs découvertes sur le blogue de Neil windaturback.com. Il a également publié un photoreportage sur la tournée Opimian Wine Tour 2018 au Chili et en Argentine que vous pouvez voir à l’adresse ici.