Le Rosé a la cote

Par Jane Masters, Master of Wine d'Opimian

Pour Jane, qui vit une partie de l’année à Nice, sur la Côte d’Azur, les vins rosés font partie du quotidien.

À Nice, en fin d’après-midi, les amateurs de vin remplissent les terrasses des cafés pour profiter des rayons du soleil couchant. Mais le rosé n’est pas seulement populaire dans le sud de la France. La demande de rosé a augmenté sur de nombreux marchés, et les ventes continuent de connaître une forte croissance aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada. En France, on prévoit que les ventes de rosé, qui représentent
actuellement environ 30 % des ventes de vins tranquilles, dépasseront bientôt celles des vins blancs.

Alors que le sud de la France, dont le Languedoc et la Provence, est le plus grand producteur de rosé, il est produit dans la plupart des régions viticoles du monde et se décline en différents styles, du sec au doux et du rose pâle au rose foncé. Ces dernières années ont montré une  tendance pour des vins de plus en plus pâles, dont certains presque blancs. Le rosé est monté en gamme et n’est plus considéré comme une simple boisson estivale. Les gens boivent maintenant ces vins toute l’année. Des domaines réputés comme les Domaines Ott ont toujours existé, mais ils étaient peu nombreux. Puis, en 2006, le Château d’Esclans a lancé sa cuvée Garrus, un rosé fermenté en fût à un prix jamais atteint auparavant. Le vin Whispering Angel du même domaine est plus abordable et figure sur des cartes des vins du monde entier. En 2012, Brad et Angelina ont lancé leur Miraval, qui s’est vendu en cinq heures. Et l’histoire continue… À tel point qu’un salon professionnel, le Pink Rosé Festival à Cannes, consacré aux vins rosés, a été créé il y a quatre ans. Les rosés ont inspiré la création de concours et ont fait couler beaucoup d’encre.

À quelques exceptions près, les vins rosés sont généralement issus de raisins noirs. Ainsi, contrairement à ce que peuvent penser certains,
ils ne sont pas créés en mélangeant des vins rouges avec des vins blancs. La plupart des pigments de couleur des raisins noirs se trouvent dans la peau extérieure, tandis que la pulpe et le jus sont semblables à ceux d’un raisin blanc. Pour les vins rouges, qui sont fermentés en présence des peaux, ces composés phénoliques appelés anthocyanines s’infiltrent dans le jus et lui donnent sa couleur.

Pour le rosé, le temps de fermentation avec les peaux est beaucoup plus court, alors il y a moins d’extraction de couleur. Le rosé est principalement produit selon deux méthodes : le « pressurage direct » et la « saignée ». Avec la première méthode, le jus est en contact avec la peau pendant une courte période – généralement plusieurs heures – le temps de remplir et de compléter un cycle de pressurage, ce qui produit un jus légèrement coloré.

Pour la « saignée », les raisins sont foulés en cuve et laissés en contact plus longtemps (jusqu’à 36 heures), après quoi une partie du jus est soutirée pour faire le rosé. Ce qui reste peut être utilisé pour produire un vin rouge plus corsé.

CABERNET D’ANJOU EN MIREBEAU, AOC, 2018, LOT 1449

DOMAINE DE BENDEL, AOP, CÔTES DE PROVENCE, 2018 - LOT 1451

MAISON BELLEROCHE GRENACHE ROSÉ, IGP PAYS D’OC, 2018 - LOT 1452

DOMAINE DE LA JASSE COEUR DE CUVÉE ROSÉ, IGP PAYS D’OC, 2018 - LOT 1482

Personnellement, j’aime prendre un verre de rosé de temps en temps et j’essaie toujours d’en inclure au moins un ou deux dans chaque cellier Opimian. Dans le Cellier 269, vous trouverez une nouveauté du Domaine de Bendel – un parfait exemple de rosé Côtes de Provence moderne – ainsi que le rosé Coeur de Cuvée du Domaine de la Jasse et un rosé grenache de la Maison Belleroche, les deux provenant du Languedoc. Le rosé Cabernet d’Anjou, produit dans la Loire à partir de cabernet franc, offre une touche de douceur dans un style différent, mais tout aussi délicieux.

Santé !