Hastwell & Lightfoot | Un nouveau début

Un chapitre se termine pour Martin, mais un nouveau commence pour Kishan

Hastwell & Lightfoot, à McLaren Vale, en Australie-Méridionale, est le fruit d’une collaboration entre deux familles, Mark & Wendy Hastwell et Martin & Jill Lightfoot, qui ont acheté un vignoble dans les années 1980. Attirés par la beauté naturelle de la région et un style de vie décontracté, les deux couples rêvaient de planter des vignes, de se détendre et de devenir des « Gentlemen Farmers ».

Au fur et à mesure l’entreprise vinicole de Hastwell & Lightfoot se développe, l’énergie nécessaire pour maintenir sa croissance et sa vigueur pour la prochaine génération est devenue aussi importante que la qualité des vins qui y sont produits. Le fils de Mark et Wendy Hastwell, James, est vigneron, et le neveu de Martin Lightfoot, Richard McGeachy, gère les vignobles et prépare le terrain pour les 30 prochaines années des vins Hastwell & Lightfoot. Après toutes ces années, Martin, qui aura bientôt 77 ans et qui approche de la retraite, a décidé de tirer sa révérence et de faire place à une nouvelle génération : Kishan Sidhu, le neveu de Mark et Wendy, qui reprendra les activités du vignoble à titre de directeur général.

Opimian a rencontré Martin et Kishan pour leur poser quelques questions.

 

Kishan Sidhu and Martin Lightfoot

Read the interview with Kishan Sidhu below.

« Pour nous, la relation avec Opimian signifie de faire preuve de loyauté envers les membres et préserver les traditions. C’est aussi la passion de faire connaître nos vins à la communauté des amateurs de vin du Canada. »

Entretien avec Martin Lightfoot

1. Comment la relation avec Opimian a-t-elle commencé?

Le commencement a été une heureuse coïncidence. En 2005, Mark et Wendy Hastwell voyageaient sur le Ghan, un nouveau train traversant l’Australie du nord au sud [de Darwin à Adelaide]. John McBean et son épouse ont également participé à ce voyage de 3000 km. Ils se sont mis à discuter. Mark a affirmé qu’il n’était pas impressionné par la qualité des vins dans le train, et cela l’a amené à parler de notre vignoble. John nous a ensuite informés qu’il était administrateur d’Opimian et que nous devrions envisager de vendre par l’entremise de la société. La première étape a été de communiquer avec Anna Tarzia Zappia et, par l’intermédiaire de Kenneth Christie, le Master of Wine d’Opimian basé à Bristol. Puisque j’avais déjà planifié un voyage au Royaume-Uni au début de 2006, j’ai donc apporté quelques échantillons avec moi en espérant pouvoir rencontrer Kenneth. Nous nous sommes rencontrés à son club de golf; il a été impressionné par les vins et nous a ouvert la porte d’Opimian. C’est donc grâce à John McBean.

Martin Lightfoot et Mark Hastwell

2. Que signifie pour vous votre relation avec Opimian?

Opimian a été notre porte d’entrée en Amérique du Nord et nous a donné l’occasion unique de vendre nos vins dans toutes les provinces, et, encore mieux, de les vendre directement aux consommateurs, ce qui signifie qu’un vin ne se trouve pas sur une étagère dans l’attente d’un acheteur. C’était donc une entrée très sûre sur le marché.

Très vite, l’expérience s’est enrichie, car nous ne faisions pas seulement affaire avec une entité, nous faisions affaire avec de vraies personnes qui sont devenues des amis.

3. What are your best memories with Opimian?

Je me limiterai à trois.

Au fil des ans, de nombreux membres d’Opimian sont venus passer du temps avec nous. Parfois juste un couple, parfois un groupe. Nous avons parcouru le vignoble ensemble, siroté différents cépages, puis goûté des vins. Nous nous sommes assis sur la colline pour prendre de longs et agréables déjeuners ensemble et nous avons appris à connaître la grande diversité des Canadiens.

Lorsque Kenneth Christie a eu 75 ans et a décidé de prendre sa retraite, Jill et moi avons été invités à venir à Montréal pour prendre part à l’événement d’adieu de quatre jours en l’honneur de Christie. Il y avait des gens du monde entier ainsi que les directeurs, le personnel et les représentants régionaux d’Opimian. C’était à la fois très plaisant et une occasion spéciale de rencontrer tant de relations Opimian. Jill et moi étions très honorés.

En 2014, Opimian nous a invités, Jill et moi, à nous joindre à un groupe de 70 personnes composé de représentants régionaux et de leurs conjoints pour vivre une expérience d’une semaine à Rioja. Chaque jour, nous voyagions en bus dans une partie différente de la région, où nous profitions de dégustations et de repas mémorables. Jane Masters MW dirigeait l’événement auquel elle a invité 12 ou 14 fournisseurs à participer. Bien sûr, nous avons dû vendre un peu notre salade, puisque deux fournisseurs par soir racontaient leur histoire et faisaient goûter leurs produits. Encore une fois, c’est formidable de faire partie d’un rassemblement de Canadiens.

4. Qu’avez-vous observé concernant l’évolution du vin pendant votre séjour chez Hastwell & Lightfoot?

Je pense que pour l’Australie, l’évolution la plus passionnante est celle qui est en cours. Après 160 ans de culture et de production de variétés françaises uniquement, nous avons commencé à nous intéresser aux variétés italiennes et espagnoles en l’an 2000. Aujourd’hui, l’industrie a le vent dans les voiles et de nouvelles variétés (pour l’Australie) sont cultivées et transformées en vins fascinants. Cela rend la vie des producteurs plus intéressante et fait découvrir un tout nouveau monde aux consommateurs intéressés par le vin.

5. Qu’attendez-vous avec impatience de la retraite?

Je suppose que ça a l’air ennuyeux, mais j’adore me trouver dans le vignoble. Enfin, je peux y retourner à mon loisir en faisant des choses sans contrainte de temps. J’aime également pouvoir profiter d’un peu plus de temps dans le jardin. De plus, bien sûr, je planifie des voyages en Australie et à l’étranger. Je pense notamment à un voyage en bateau de Montréal à New York en passant par les systèmes de canaux.

6. Quelles sont vos attentes pour l’entreprise?

Qu’elle soit de plus en plus reconnue par les amateurs de vins d’Australie et de partout dans le monde pour la qualité et la diversité des vins qu’elle produit. J’espère également que Mark, Kishan et leurs familles en tireront beaucoup d’argent.

À sa création il y a 46 ans, Opimian était le principal importateur de vins intéressants et de qualité au Canada. Maintenant, Opimian continue d’offrir des vins que l’on ne trouve nulle part ailleurs.

– Martin Lightfoot, co-fondateur de Hastwell & Lightfoot

Entretien avec Kishan Sidhu

Osez la différence!

1. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous? À quoi ressemble votre parcours?

Je suis le neveu de Mark et Wendy Hastwell et le cousin de James Hastwell, notre vigneron. J’ai travaillé dans les domaines du design, du développement et des stratégies commerciales et de marketing. J’ai fait des études en urbanisme et j’ai travaillé pendant environ 18 ans au sein d’organisations gouvernementales, où j’ai dirigé des équipes hautement efficaces. Je suis passé au secteur du développement privé en 2008 et j’ai eu le plaisir de travailler sur des projets de bâtiments commerciaux et communautaires emblématiques de l’Australie-Méridionale. J’ai eu la chance de travailler dans le domaine des bâtiments patrimoniaux à Adélaïde ainsi qu’en Malaisie, où mon père est né. À la fin des années 90, je me suis rendu compte que j’étais passionné par les produits d’Australie-Méridionale, en particulier sa nourriture et ses vins, et par notre État.

J’ai eu de la chance que Mark et Wendy gèrent la cave depuis la fin des années 1980, car j’ai ainsi pu explorer les vins d’Australie-Méridionale et développer mon palais, ce qui m’a aidé à mes débuts dans le domaine de l’hébergement pendant mes études universitaires. Il y a un vieux dicton qui dit qu’il est assez difficile de retirer l’attrait et le charme d’une personne une fois qu’on a travaillé dans le domaine de l’hébergement. Ce n’était donc qu’une question de temps avant que je revienne travailler dans ce domaine d’une manière ou d’une autre.

Le fait que des membres de ma famille travaillent dans l’industrie vinicole m’a aussi permis de m’aventurer dans ce domaine à quelques occasions. Je me souviens encore des occasions où Mark, Wendy, Martin et Jill Lightfoot ont demandé l’aide de notre famille pour creuser des trous dans le vignoble aux débuts de celui-ci et lors des premières éditions des festivals gastronomiques et vinicoles à McLaren Vale. J’ai aussi travaillé avec James pendant ses premiers millésimes, après qu’il ait terminé son parcours pour devenir vigneron. Toutes ces expériences m’ont permis de développer une perspective que beaucoup n’ont pas.

2. Quand avez-vous réalisé que produire du vin était votre passion?

Pourquoi le vin? À mes yeux, le vin est quelque chose qui est à la fois artistique et scientifique. L’urbanisme et le design s’inscrivent dans la même veine, en ce sens qu’ils sont artistiques à certains moments, mais aussi analytiques à d’autres. Au fur et à mesure que j’ai vieilli et pris de la maturité (comme le ferait un bon vin, souhaitons-le), j’ai réalisé l’importance de la nourriture et du vin pour la vie, la communauté et aussi pour l’État d’Australie-Méridionale.

J’adore essayer de nouveaux cépages de toutes les régions et découvrir les variations de saveurs et d’arômes qu’ils offrent. Après tout, une bouteille de vin, c’est 750 ml de plaisir.

Enfin, je suis ravi d’avoir l’occasion de rejoindre ma famille sur le vignoble tout en apportant de nouvelles idées, de l’énergie et de l’entrain. Je crois mes compétences dans un autre domaine compléteront le talent de James, qui s’affaire tranquillement à réaliser de grands vins depuis un bon moment déjà. Disons simplement que je ne suis pas aussi discret que James et que je suis prêt à vanter haut et fort les mérites des vins d’Australie-Méridionale et de la région de McLaren Vale.

3. Lequel de vos vins actuels vous passionne le plus?

Je suis vraiment tombé sous le charme du cabernet franc, du barbera, du fiano et du rosé.

Le cabernet franc est fortement aromatique selon moi, mais il dégage par la suite l’environnement et la terre où il pousse, le tout dans une bouteille de 750 ml. Lors d’une dégustation à l’aveugle de nos vins il y a deux ou trois ans, je n’ai pas pu passer outre l’arôme de ce vin et, aujourd’hui encore, je souris lorsque j’en ouvre une bouteille.

Le barbera, le « vin du peuple », est particulièrement délicieux et j’aime ses notes épicées. C’est un vin délicat qui caresse mes papilles gustatives et me donne envie de me verser un autre verre dès que j’ai fini le premier. Je souhaiterais seulement que les kangourous n’aiment pas autant ce cépage; nous aurions alors une plus grande quantité de ce vin à partager avec le monde entier.

Fiano. Que puis-je dire? Le fiano a changé ma perception des vins blancs. L’année dernière, j’ai été vraiment, vraiment, mais vraiment enthousiasmé par ce cépage, à un tel point que je n’arrive pas à m’en procurer assez. Comme notre millésime 2018 (notre tout premier) a connu un grand succès sur les marchés australiens, je ne suis pas certain de vouloir partager ce vin avec le reste du monde (rires). Nous venons tout juste de terminer la mise en bouteille de notre millésime 2019 et j’ai bien hâte de le mettre sur le marché. J’adore sa complexité, sa capacité à vieillir et la sensation qu’il laisse en bouche. Avec un peu de chance, nous espérons pouvoir offrir le millésime 2020 à Opimian.

Rosé. Le rosé, c’est quelque chose de complexe. Je n’en avais aucune idée jusqu’à ce que je commence à plonger dans le monde de ces vins. Aujourd’hui, je n’ai plus aucun préjugé à ce sujet et j’adore expliquer comment nous produisons le nôtre et demander aux autres vignerons quelle est leur approche pour produire des rosés. J’aime la peau de fraise acidulée que dégage le nôtre, et la finale veloutée produite par l’ajout de garnacha le rend très agréable à boire.

4. Si vous n’étiez pas vigneron, que feriez-vous?

Très bonne question. J’aime le sport, j’aime la communauté et j’aime recevoir des amis et de la famille qui aiment manger, boire et écouter de la musique. Peut-être serais-je propriétaire d’un bar sportif, où la bière serait en arrière-plan comparativement au vin. Sinon, j’aiderais peut-être les établissements vinicoles à mener le processus de conception de système d’activation des caves à vin. Tant qu’il y a du vin, je suis prêt à relever le défi.

5. Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre travail?

J’aime ce moment où je verse un vin à quelqu’un qui n’en a pas encore fait l’expérience tout en lui ayant décrit ce que ressentent mes sens ou mon palais et où je vois leurs yeux s’écarquiller et leur visage s’illuminer. J’adore être témoin du moment où ils ressentent les mêmes sensations.

6. Quelles sont les traditions vitivinicoles les plus importantes pour vous?

I love the fact that we grow our own grapes, we make our wine and we sell our wine. It’s truly “estate grown”. So many wineries today do not undertake some of these core steps of the wine journey. I also love the joy of open fermentation and the colour, aroma that you experience during a vintage, combined with small batch, making it something that not many people in the industry do get the chance to share nowadays. I am sure Mark and Martin didn’t realize that they are the original hipster wine makers, making small batches of wine from their own fruit. To me, it is important that we maintain the scale of our wine making and allow the next generation, James, Richard and I to enjoy, while hoping that maybe a third generation will develop a passion for these same values.

7. Hastwell & Lightfoot reste dans la famille.

Changer simplement pour changer ne m’intéresse pas. Cependant, l’évolution de la marque, l’histoire de cette dernière et nos cépages sont eux très importants. Pour ma part, je veux que notre marque soit un peu plus reconnue qu’elle ne l’est actuellement, mais en même temps, je veux construire et développer l’engouement des consommateurs qui apprécient nos vins depuis 30 ans.

8. Y a-t-il quelque chose que vous aimeriez partager avec les membres?

Ça me fait plaisir que les membres d’Opimian apprécient notre vin depuis un certain temps et j’ai vraiment hâte de venir un jour au Canada avec ma famille pour qu’ils puissent voir combien vous aimez tous nos vins.

C’est un honneur pour moi de continuer ce que Martin et Jill Lightfoot ont développé pendant des années. En même temps, je me réjouis de travailler avec Mark, Wendy et James pour assurer que la marque et l’histoire de H&L se poursuivent dans l’avenir.

 

 

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